A Saint-Rémy, retiré du monde, Vincent Van Gogh se résigna et il continua de travailler. Il le fit de tout son courage, autant du moins qu'il en eût le pouvoir.

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Vincent VAN-GOGH à Saint-Rémy.

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Van Gogh à Saint-Rémy de Provence.

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A Saint-Rémy de Provence, retiré du monde, Vincent Van Gogh se résigna et il continua de travailler. Il le fit de tout son courage, autant du moins qu'il en eût le pouvoir ; car son génie fut une incompréhensible chose pour tout ce monde de fous et de soigneurs de fous.

 

Vincent Van Gogh possède à présent son génie en pleine puissance. Il est arrivé d'Arles comme un héros chargé de toutes ses armes. Il a toute sa véhémence, toute son originalité, vertus superbes, développées à l'extrême. Ses tableaux, on ne pourra plus les regarder sans ressentir tous les frissons de l'admiration. Et, toujours, ses toiles seront variées, contrastées, inattendues ; on en sentira le choc, comme d'un coup de poing en pleine poitrine.

A Saint-Rémy, retiré du monde, Vincent se résigna et il continua de travailler.

Il le fit de tout son courage, autant du moins qu'il en eût le pouvoir ; car son génie fut une incompréhensible chose pour tout ce monde de fous et de soigneurs de fous.

Quand on l'empêchera de sortir, de se plonger encore, dans cette nature, au travers des mille décors de ce pays qu'il adorait, il interpréta en peintre des lithographies et des gavures de Rembrandt, de Delacroix, de Daumier et de Millet. Il glissa même à Gustave Doré et à Mme Demont-Breton. C'est qu'il sentait que le seul moyen de résister à son mal, c'était le travail, sa peinture.

Et, au milieu de ce mal qui battait sa pauvre tête, ses moyens de production restaient lucides, tout puissants. La tempête pouvait l'assaillir, l'envelopper d'épouvante, le glacer de terreur; --- quand Vincent tenait sa palette, il redevenait un peintre maître de toutes ses facultés créatrices; mais il sentait que son cerveau saignait, que son supplice devenait de plus en plus féroce. Il eût aisément donné l'idée qu'il travaillait par une sorte d'automatisme surhumain; et qui eût alors contemplé son œuvre eût arraché à l'asile ce grand peintre supplicié.

Pendant un an, exactement, telle fut sa douloureuse vie. Parmi les peintres maudits, voilà, assurément, le plus flagellé par les plus mauvaises forces du Destin!

Pendant un an, trois cent soixante-cinq longs jours et autant de nuit --- quelle torture est égale à celle-là? --- Vincent trembla de peur et il travailla.

Il travailla! Voyer le Laboureur, dans la Plaine vallonnée; --- Les Alpines, mollement bombées; --- Le Semeur, allègre et vif sous l'énorme disque du soleil; --- La pluie, si douce; --- Le bon Samaritain, où toute sa charité s'exhle; --- La maison des fous, devant laquelle il dressa des apothéose d'arbres. Quel magnifique ensemble! Voilà un fait véritablement au dessus- de tout entendement. C'est un « dément » qui a peint ces impérissable tableaux et tous les autres qui flambent dans notre mémoire! Que vaut donc alors la non-folie qui produit tant de choses odieuses, qui engendre tant de sottises? Souvenez-vous de ce que Vincent a ajouté à Daumier et à Millet. Pourquoi eût-on peur de cette exaltation qui le grandissait? Pourquoi le garda-t-on durant toute une année --- jours et nuits --- dans l'horrible geôle?

Si l'œuvre seule compte, eh bien! soit, rejouissons-nous alors de ce martyre; car, si l'on observe avec soin les toiles peintes par Vincent à Saint-Rémy, paysages et portraits, on ne manque pas de remarquer une plus extrême autorité, une plus rare association de moyens. Son génie monte alors à son paroxysme, à son plus haut période; et il apparaît d'une telle emprise, d'une si soudaine facilité de réalisation que l'on peut attendre une mosson d'œuvres. Et, lui-même, Vincent, le crie, cela; il remue des projets en foule, il veut tout peindre. Quand son mal ne le torture pas, quand il a un bref moment de repos, il sent, il clame qu'il va nous offrir des toiles par centaines.

Il chérit de plus en plus cette Provence, où il n'a trouvé que des indifférences parmi les hommes; mais où les paysages lui furent si hospitaliers.

Le Japon, qu'il eût tant voulu connaître, et qu'il ne devinait que par les crépons que son frère lui récoltait un peu partout, surtout chez Bing et chez Portier; ce Japon enchanté, il croit tellement le voir dans chaque motif de paysage, qu'il repart d'une nouvelle allégresse. Il travaille des journées entières sans manger, sans se plaindre du soleil, qui lui cuit le crâne; --- et il en rit presque en se disant qu'il « n'en reviendra pas toqué, puisqu'il l'est déjà ». Et, dans ce travail forcené, le mistral, qu'il retrouve ici, ne le rebute pas davantage. On cale bien son chevalet, et tout est dit. Mais, parbleu! il faut peindre vite, et presque saisir au vol tous les repos du vent; --- alors, en jeter sur la toile, de cette couleur qu'il crache à pleins tubes, et qu'il ne peut jamais ménager, car elle le grise. Puis, tout d'un coup, il se prend à dire :

« Je trouve probable que je ferai plus guère des choses empâtées, c'est le résultat de la vie calme de réclusion que je mène et je m'en trouve mieux. Au fond je ne suis pas si violent que cela, enfin je me sens davantage moi dans le calme. »

Paroles singulières; mais qu'importe? En sortant de son épuisant labeur, Vincent est terrassé; et il écrit cela à son frère, simplement, comme pour lui dire qu'il emploie bien l'argent qu'il reçoit de lui, régulièrement.

On se retient toujours pour ne point s'appesantir sur les œuvres de cette nouvelle période. On a une envie si forte de citer la ronde des prisonniers, d'après Gustave Doré --- les buveurs, d'après Daumier, --- un boulevard à Saint-Rémy, --- La maison de santé, ou bien encore le ravin. Mais ce serait ridicule d'en parler encore quand on songe lentement à ces uniques toiles. A travers le temps, quelle inconsistance de tant d'autres peintures au regard de ces œuvres! Sans doute, nous gardons déjà des souvenirs à jamais gravés. Des tableaux de Delacroix, de Cézanne, laissent des traces profondes, des traces, peut-on dire cela? constitutionnelles; mais on ne ressent jamais la commotion que vous impose une œuvre de Vincent Van Gogh, quand on l'évoque pleinement. Ce dessin, cette couleur, ces étrangetés hautaines et si pleinement neuves, viennent vraiment d'un autre monde.

Je le répéte; on est stupéfait d'abord et mal à l'aise. Rien en vous n'est posé, devant une toile de ce peintre. Rien en vous n'est posé, devant une toile de ce peintre. On partage sa douleur, on subit les effets de son immense mélancolie. Il ne vous cause pas de l'amertume, volontairement; mais il lui est impossible de laisser la trisesse en dehors de son œuvre. A Saint-Rémy, surtout, elle pleure toutes ses larmes de sang au travers de l'universel malaise de la Terre.

Gustave COQUIOT

 

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Extrait de VINCENT VAN GOGH par GUSTAVE COQUIOT - Librairie OLLENDORFF PARIS - 1923


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