MODIGLIANI - (1884-1920).

Modigliani Les tableaux & oeuvres Biographie Sculpteur & Sculptures

Expositions de Modigliani Amedeo Clemente Modigiani Tombe de Modigliani

Amedeo Clemente Modigliani (né à Livourne, 12 juillet 1884 - mort à Paris, le 24 janvier 1920), dans la vie la plus désorbitée qui fût, ce peintre-sculpteur et ce sculpteur-peintre sut réaliser des nus merveilleux et des portraits non moins élus.

 

C'est une figure singulière, attirante que celle de Modigliani! Dans la vie la plus désorbitée qui fût, ce peintre-sculpteur et ce sculpteur-peintre sut réaliser des nus merveilleux et des portraits non moins élus.

Certes, il se répéta souvent; mais quelle originalité entière, totale! Toujours, par cela même, ses oeuvres sont attachantes. Et quel dessin, habile, subtil, d'une virtuosité folle, d'une qualité unique!

D'un trait sûr, sans reprise, il représenta des nus, des visages; où il inscrivit tous les accents, sans lourdeur, — que dis-je ! avec une délicatesse tout arachnéenne!

Certains dessins de Lautrec peuvent seuls rivaliser avec cette maîtrise si distinguée, si hautainement impertinente! Et, encore, Modigliani est-il plus synthétique, plus raffiné, plus précieux!

Il eut toutes les qualités de son Italie nerveuse, fine, exaltée. Dague preste à briller qui creusait à la volée des arabesques sur le blanc des marbres ; et c'était toujours une noble signature de beauté et d'élégance.

Sans doute, beaucoup de ses nus sont trop uniformément de ce ton d'abricot qui fut à la mode — et qui fit, de tant de vissages de jeunes femmes, des fruits si chauds et si nostalgiques; mais cette couleur d'Extrême-Orient — ô patine de l'opium - ne la préfèrez-vous pas aux roses eczémateux que nous infligent tant de peintres?

Et Modigliani, d'ailleurs, vous a peints aussi, vous, les visages exsangues, pâlis par les malheurs physiologiques ou par les noces. Il vous a représentées, vous, les vierges dolentes, dont la tète chancelle sur un cou très long, d'une fragilité de tige. Goutte à goutte, il a épuisé votre sang; et il vous a laissées languissantes, exténuées, au bord de la mort. Admirable peintre des Douleurs!

Mais, aussi, d'un coup, Modigliani de rejetait dans la vie ardente, la vie forte, la vie rouge. Et vous vu maintes toiles de ce genre : des garçons tout gonflés de santé, aux faces rouges, aux pattes rouges; des filles de service, dont les cheveux noirs ou jaunes se plaquent comme huilés sur des fronts de brute.

J'amais enfin en Modigliani un peintre qui ne se souciait de nulle exposition de peinture; qui ne venait pas, en pirate, détrousser ses voisins; qui vivait en lui et pour lui, avec toutes ses vertus, avec toutes ses tares. Et, un choix fait de ses oeuvres, c'est un bonheur constant eux qui aiment passionnément la Peinture!

Gustave COQUIOT

 

 

Extrait de "Les indépendants" 1884-1920 par Gustave COQUIOT

Librairie OLLENDORFF - PARIS - troisième édition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MODIGLIANI - (1884-1920) - Amedeo Clemente MODIGLIANI - Amadeo

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