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Claude MONET - (1840-1926).

Claude Oscar Monet est né à Paris, le 14 novembre 1840. Son père était négociant au Havre. Il passa donc sa jeunesse au Havre et y sentit naître sa vocation artistique. Le premier peintre qu'il connut, qui lui donna des conseils, qui lui servit de guide, fut Boudin, son aîné de quinze ans.

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Claude MONET ne prenait point part, en 1880, à l'exposition des Impressionnistes.

Daubigny mort, on annonce sa vente, en mai 1878. Je connaissais le Canal à Saardam, qui me paraissait une des belles choses que Monet eût peintes ; je me promis donc de pousser aux enchères et d'essayer de l’acquérir. La vente a lieu, aucune trace du tableau. Je supposai que les héritiers avaient voulu le garder, comme une œuvre qu'ils avaient su apprécier. Quinze jours après, un dimanche, visitant l'Hôtel Drouot, j'entre dans une salle où se trouvaient des ébauches informes, de vieilles toiles salies, avec, par terre, un amas de chevalets, palettes, pinceaux, en un mot tout l'attirail d'un atelier et là, seul et isolé, le Canal à Saardam de Claude Monet. J’en pensai tomber à la renverse. L'affiche ne portait aucun nom. J'allai aux renseignements et j'appris que j'avais devant moi le débarras de l'atelier de Daubigny, présenté anonymement, comme une chose à dissimuler. C'était là que les héritiers avaient mis le tableau de Monet, exclu de la vente régulière, qu'à leurs yeux il eût, sans doute, déshonoré. Il me fut adjugé aux enchères pour quatre-vingts francs. Lorsque les circonstances m amenèrent, en 1894. à faire la vente de ma collection, le Canal à Saardam (2) fut acquis par M. Durand Ruel pour la somme de cinq mille francs. Il le revendit à M. Decap, qui ayant fait lui-même une vente d'une partie de sa collection, en avril 1904, où il l'avait mis (3), le retira, au prix de trente mille francs.

Monet ne prenait point part, en 1880, à l'exposition des Impressionnistes, parce qu'il devait avoir lui seul, en juin, une exposition de ses œuvres sur le boulevard des Italiens, au journal La Vie moderne. Cette même année, il présentait au Salon un important tableau. Les glaçons, peint à Vétheuil pendant l’hiver : le jury le refusait. En 1880 Monet demeurait toujours méconnu. Son exposition à La Vie moderne avait lieu dans une salle au rez-de-chaussée, en réalité une boutique tenue ouverte gratuitement, aussi les passants entraient-ils en grand nombre, mais seulement pour rire et se moquer. Les œuvres montrées ne leur paraissaient dignes d'aucune sorte d'examen. Les provinciaux se rencontraient sur ce point avec les Parisiens. Monet m'écrivait à la date du 3 octobre 1880 : « J'apprends, ce matin même, que les tableaux que j'ai envoyés à l'exposition du Havre ont très irrité les amateurs Havrais et que ce n'a été qu'un fou rire. Comme c'est agréable ! » Monet prenait part à l’exposition de 1882 du groupe impressionniste et en mars 1883 l’exposait 56 de ses toiles, au premier étage d'une maison en réparation, boulevard de la Madeleine, que M. Durand-Ruel avait loué temporairement. On put constater à cette occasion que l'époque de complète défaveur était passée. On voyait de nombreux visiteurs qui ne riaient plus, qui reconnaissaient des qualités aux œuvres ; de nouveaux partisans se déclaraient, surtout parmi les jeunes gens.

Le revirement en faveur de Monet s'accentue à partir de ce jour. Le temps travaillait pour lui. Les années en s'écoulant amenaient à la vie les hommes d'une nouvelle génération, que le contact prolongé avait familiarisé avec ses œuvres. Ceux-ci ne pouvaient donc plus éprouver, en face d'elles, ces sentiments d'étonnement et d'horreur, ressentis par les devanciers, qui les avaient vu apparaître à l'improviste. Monet s'était produit pour la première fois au Salon, en 1865, pour la première fois, avec les autres Impressionnistes, à l'exposition de 1874 et, en 1889, vingt-quatre ans s'étaient écoulés depuis son premier Salon et quinze ans depuis sa première exposition. On allait reconnaître le changement qui en résultait à son avantage.

En cette année 1889, il faisait dans la salle Petit, rue de Sèze, de compagnie avec Rodin, une exposition, où tous les deux mettaient un choix important de leurs œuvres. Monet avait là 145 toiles, prises à toute sa production. C'était donc un ensemble caractéristique qu'il montrait, et non plus dans des locaux mal agencés et occupés par aventure, mais dans une salle appropriée, où le Tout-Paris artistique avait l'habitude de se rencontrer. L'épreuve était décisive. On pouvait constater, à la vue du catalogue, où étaient inscrits les noms des personnes ayant prêté des tableaux, combien nombreux étaient devenus les collectionneurs qui en possédaient. On pouvait reconnaître aussi, par les critiques de la presse, que les jeunes écrivains savaient maintenant apprécier l'art nouveau. Beaucoup de visiteurs étaient conquis, ceux qui demeuraient rebelles étaient cependant plus ou moins entamés et devaient convenir que l'œuvre, sous leurs yeux, révélait de la puissance. Cette exposition, en quelque sorte solennelle, permettait de constater le travail favorable accompli par le temps en faveur de Monet. Elle marquait la sortie de l'époque difficile et l'entrée dans le succès. Monet quoique enfant de Paris l'a délaissé complètement. Il est toujours resté indifférent aux succès mondains, au besoin de bruit et de réclame, qui forme un des traits de la vie parisienne. Travaillant en plein air, poursuivant son œuvre dans la solitude des champs, des falaises et des eaux, il a pris en aversion ces soins variés auxquels les citadins sont astreints. Ses visites à Paris sont devenues rares. Etabli depuis 1866 successivement à Argenteuil, Vétheuil et Giverny, par conséquent de plus en plus loin de Paris, il s'est habitué à vivre en face de la nature, les yeux sur le grand ciel et la lumière.

Il s'est donné comme luxe, à Giverny, un jardin tout entier semé de fleurs, qui se diapré, selon les saisons, de couleurs variées et éclatantes. Ses yeux de peintre trouvent là leur satisfaction. Il s'est rencontré sur ce point avec Whistler qui, dans les maisons où il habitait, revêtait les lambris et les murs de couleurs harmonieuses, pour reposer sa vue. Ce que Whistler, homme des villes, faisait dans son intérieur, Monet, homme du plein air, l'a fait au dehors, en colorant son jardin par les fleurs.

Il a supporté les temps d'épreuve et de misère avec une grande force de caractère. Puis, lorsque le succès vint, il n'en fut nullement troublé. Il ne chercha à en retirer aucun de ces avantages honorifiques, que tant d'artistes se plaisent à rechercher et refusa, en particulier, de se laisser décorer de la Légion d'honneur. Il s'est toujours conduit en très brave homme avec ses camarades de l'impressionnisme. Degas, Pissarro, Cézanne, Renoir, Sisley n'ont été vantés par personne mieux que par lui. Il n'a non plus cessé d'exprimer sa grande admiration pour Manet et de faire connaître tout ce qu'il lui avait dû, au départ. Il prit en 1890 l'initiative de la souscription, qui devait amener l'entrée de l’Olympia de Manet au Luxembourg. Pendant plus d’un an, jusqu'à la réussite, il consacra son temps et ses efforts aux démarches nécessaires, d'abord pour réunir la somme de vingt mille francs à donner à Mme Manet, puis pour faire accepter le tableau par le Musée. Lorsque Zola, dans l'affaire Dreyfus, se fut jeté en avant en faveur du condamné, Monet, dès la première heure, alors qu'on soulevait contre soi le peuple entier déchaîné, fut un de ceux qui lui donnèrent publiquement leur appui. Il n'était intervenu jusqu'alors dans aucune action publique et ne devait plus jamais le faire, mais en cette circonstance où il croyait qu'il était du devoir de tous de prendre parti, il venait se ranger sans hésiter du côté où il voyait la vérité et la justice.

Monet arrivé à la vieillesse s'est tenu au genre de vie et au genre de travail, qu'il avait de tout temps préférés. Homme du plein air, fixé à la campagne, il s'est cantonné plus que jamais dans son jardin et ses prairies de Giverny, espaçant de plus en plus ses visites à Paris, devenues tout à fait rares et passagères. Il avait été constamment attiré par le spectacle de l'eau. Il avait, dans les lieux les plus divers, où il était allé travailler, introduit l'eau comme une partie intégrante de ses tableaux. Il avait peint, de manières variées, à Giverny, celle qu'il y trouvait. Les nymphéas et les reflets de l’étang de son jardin lui avaient fourni deux de ses dernières séries. Il va, en fin de carrière, reprendre ces motifs, sous une forme particulière. Il en fera un thème décoratif.

Sur de nombreuses toiles de grandes dimensions, conçues et exécutées de façon à ce qu'elles puissent être disposées pour former des ensembles, il peint l’eau agrémentée de nymphéas et donnant les reflets et les jeux de coloris, que les changements de la lumière et de l'atmosphère lui font prendre. C'est d une œuvre décorative qu'il s'agit. En effet c'est bien une décoration qu'il exécute, mais une décoration qui repose sur une réalité et s'appuie sur une longue observation de la nature.

Ce grand travail, qui le retient depuis longtemps et auquel il s'est particulièrement consacré dans ces dernières années, aura été comme le couronnement de toute son œuvre.

(1) Maintenant au Musée de Brème II existe au Musée Simu à Bucarest une répétition de ce tableau, de dimensions réduites, faite par Monet.

(2) Vente Théodore Duret, 19 mars 1894, n° 27.

(3) Vente Decap. Collection de M. X..., 13 avril, n° 47.

Théodore DURET

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Histoire des Peintres Impressionnistes (Editions FLOURY 1922 - Théodore DURET)

 

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