Eugène BOUDIN - (1824-1898), a longé les côtes bretonnes hérissées de rochers, les falaises normandes, les dunes artésiennes. Epris de la mer.

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Eugène BOUDIN - (1824-1898)

Eugène Boudin a longé les côtes bretonnes hérissées de rochers, les falaises normandes, les dunes artésiennes. Epris de la mer à toutes les heures et dans toutes les saisons, il s'est arrêté partout, a noté les aspects différents du même paysage. Il parcourt toutes les criques, tous les ports, toutes les embouchures de rivières. Il peint la vie et la solitude. Les drames qui se jouent entre les pierres et l'eau l'intéressent autant que le grouillement d'une ville maritime.

Eugène BOUDIN - (1824-1898) - le peintre normand .

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Musée Eugène BOUDIN à HONFLEUR - (14600) - Haute-Normandie - 2

Exposition "Normandie Impressionniste 2010" au musée Eugène Boudin - 2

Eugène BOUDIN - (1824-1898) - le peintre.

Eugène Boudin le peintre était le fils d'un pilote de Honfleur et il a navigué lui-même, a tenu la mer sur les chalutiers. C'est l'origine de sa passion pour les flots et les nuages.

 

Je voudrais, à propos de l'exposition des œuvres d'Eugène Boudin, ouverte à l'Ecole des Beaux-Arts, retracer l'existence du peintre des côtes normandes, à peu près telle qu'elle me fut contée au moment de sa mort par son dévoué exécuteur testamentaire, M. Gustave Cahen, à qui nous devons la réunion des œuvres de l'artiste.
Eugène Boudin était le fils d'un pilote de Honfleur et il a navigué lui-même, a tenu la mer sur les chalutiers. C'est l'origine de sa passion pour les flots et les nuages. Puis les hasards singuliers de la vie changent le pêcheur de Honfleur en un papetier de Rouen, et il vend aussi, dans sa papeterie, des ustensiles pour les peintres. Il a des loisirs, le matin, le soir, le dimanche : il les emploie à laver des aquarelles au long des quais de la ville. Il connaît, parmi ses clients, Troyon, auquel il soumet ses tâtonnements et qui l'encourage, l'aide de ses conseils. Millet, également, lui est favorable.
Vers 1853 il prend la résolution d'être un artiste, il retourne vers sa ville natale, lui demande le spectacle familier de ses horizons, de son port, de sa campagne.
En même temps qu'il devient un paysagiste, il copie des tableaux anciens; il y a de lui une copie du Moulin de Ruysdael, et il a gardé jusqu'à la fin la copie d'un Watteau qu'il a léguée avec d'autres au musée de Honfleur.
Toutes les années qui suivent sont consacrées à l'étude acharnée. Il se complaît à représenter les ciels en de rapides pastel, où il amoncelle les nuages au-dessus d'une ligne d'horizon de mer. Ces pastels sont datés du lieu, du mois, de l'heure, et parfois aussi portent l'indication du temps qu'il fait. « Vous êtes un séraphin », lui disait Courbet, admirant ces profondeurs aériennes, et Corot le surnommait le roi des ciels et lui demandait quelques études, que Eugène Boudin lui dédiait, qu'il avait à cœur de reprendre à la mort de Corot et qu'il aimait à montrer avec la fierté de ce grand suffrage. Ce sont ces premières études au pastel qui furent aussi remarquées par Baudelaire au moment où il écrivait son Salon de 1859. On retrouvera son appréciation élogieuse dans le volume des Curiosités esthétiques.
Eugène Boudin vivait donc à Honfleur, désireux d'apprendre son art. Lorsqu'il apprenait qu'un peintre séjournait aux environs, il se mettait à sa recherche pour avoir la joie d'une conversation et le profit d'un renseignement. Ce fut ainsi qu'il connut Isabey, lequel lui parla à peu près en ces termes : « Que faites-vous ici? Vous mourrez de faim. Allez-vous en donc à Deauville. Le duc de Morny veut mettre cet endroit à la mode. Il y a là une élégante société. Installez-vous sur la plage, et faites des tableaux. Vous les vendrez sûrement. » Eugène Boudin entend le conseil, s'en va à Deauville. C'était en 1868. Toute la société impériale était réunie. Le peintre s'installe, fait les jolis tableaux que l'on peut voir actuellement à l'Ecole des Beaux-Arts : des groupes de causeurs, de baigneurs, le casino, les régates, les courses. Hélas on ne fit aucune attention à lui, et quand il essaya de vendre ses tableaux aux marchands, ceux-ci lui répondirent qu'il avait eu grand tort de faire des peintures dans le goût des gravures de modes. Eugène Boudin, découragé, voulut sauver au moins ses châssis, enleva les toiles, les roula, les jeta au fond d'une armoire où elles furent retrouvées, nombre d'années plus tard, par un ami du peintre, qui les fit restaurer, leur rendit la lumière et la vie. C'est au spectacle de cette exhumation et de cette résurrection que Boudin, peu expansif de sa nature, raconta comment il avait été amené à entreprendre ces scènes de plage et avec quel dédain elles avaient été accueillies.
La fin de l'Empire, le siège de Paris, la Commune... En 1871 Eugène Boudin se réfugie à Bruxelles avec Vollon. Et le voilà peignant au long des côtes, descendant le littoral depuis Dunkerque jusqu'à Bordeaux. C'est à ce labeur que nous devons toutes ces images charmantes des jeux de la lumière sur les vagues, sur les rivages, des spectacles animés des ports de mer et des rues des petites villes. Sous nos yeux passent le Crotoy, Fécamp, Abbeville, Etretat, Saint-Valery, le Havre, Trouville, Deauville, Portrieux, Camaret, Douarnenez, Brest, Bordeaux. Puis lorsque le peintre, la santé altérée, s'en va vers le soleil, c'est Villefranche, Antibes, Beaulieu, Venise, Venise où il est récompensé de son amour du vrai par un renouveau exquis de son art devant la ville rose et grise.
Il a travaillé sans relâche jusqu'à ses soixante-treize ans, voyageant toujours, ne passant guère à Paris que quelques mois par an, attendant avec impatience le moment de retourner peindre. Son œuvre est donc considérable. A ceux qui lui reprochaient de trop produire, il répondait : Je puis certainement nie restreindre, et limiter le nombre de mes tableaux pour les vendre plus cher. Mais que ferais-je-pendant les intervalles. Je m'ennuierais. Peindre est mon seul plaisir. De même lorsqu'il lui était conseille de travailler pour un seul marchand qui monopoliserait et ferait hausser sa peinture : J'ai été trop longtemps à peindre sans pouvoir rien vendre, répondait-il. Aujourd'hui, quand un amateur vient frapper à ma porte, je suis trop flatté de sa démarche pour ne pas lui donner satisfaction et pour l’éconduire. Je suis heureux de faire plaisir à ceux qui se dérangent pour moi.
Il choisissait très soigneusement ses sujets. Il partait, emportant des châssis sur lesquels il superposait plusieurs toiles légèrement clouées. Très lent à se mettre à l'œuvre, il passait des journées entières à commencer, puis à enlever les toiles sans pouvoir se décider à continuer et finir une étude. Le mouvement des pécheurs aux heures de marées, l'entrée et la sortie des barques aux voiles déployées, lui arrachaient des cris d'admiration, et il notait alors avec une rapidité inouïe sur d'innombrables dessins de ce genre, qu'il conserva avec soin.
A la fin de novembre 1897, miné par le mal qui l'a emporté, il peint encore dans les rues et sur les quais de Honfleur. Chassé par l'hiver, il part pour Paris, de là pour Beaulieu, d'où il revient presque aussitôt, se plaignant de n'avoir pu se réchauffer, espérant que la belle saison lui permettra de rentrer dans son atelier de Deauville. Il ne put réaliser ce rêve, il parla de sa mort avec une admirable sérénité, un sang-froid stoïque. Il s'inquiéta de ses croquis, de ses études, recommandant à son exécuteur testamentaire de tout mettre en ordre, déclasser avec soin, rédigeant un legs par lequel il payait un beau tribut a sa ville natale.
Les cinq cents peintures, pastels, aquarelles, aujourd'hui réunis à l'école des Beaux-Arts, commentent le récit de cette existence et de ce labeur. J'y retrouve l'impression que j'avais éprouvée en 1883 lors d'une exposition boulevard de la Madeleine : un grand charme de peinture, des rapports exacts, des finesses harmonieuses, une atmosphère mouillée, des ciels profonds. Lorsque le peintre est dans ses mauvais jours et tombe à la manière, ses toiles ont un aspect crayeux, et les détails, repris après coup, sont égratignés, soulignés d'un trait mince et dur. Pour les influences, elles sont indiquées par les noms inscrits plus haut auxquels il faut ajouter les Hollandais, et Jongkind qui fut un grand initiateur. J'ajouterai aussi que Eugène Boudin, à son tour, influença les débuts de Claude Monet, et que celui-ci. Plus tard, exerça un prestige sur son aîné : on voit clairement cet échange, qui doit être fréquent dans l'histoire de l'art.
On affluera, je pense, à cette exposition qui définit un petit maitre, qui classe définitivement de belles toiles comme le Port de Bordeaux, comme tel passage de barques emmenées par le Ilot au rythme puissant de la mer, qui consacre aussi tant de délicieuses études, ces groupes du second Empire sur la plage de Deauville, ces assemblées bretonnes, ces marchés, ces retours de pécheurs, ces animaux au pâturage. On emportera une sensation d'espace, d'air salin, de vie libre, on gardera le souvenir reconnaissant du vieux peintre dont le buste au bon visage aux veux lins, sourit dans un massif de verdure.

Gustave GEFFROY - (1855-1926)

Article du 14 janvier 1899.

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Source: Eugène BOUDIN d’après des documents inédits – L’homme et l’œuvre G.JEAN-AUBRY- PARIS – Editions BERNHEIM-JEUNE – 1922

 

Eugène BOUDIN - (1824-1898)

(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

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