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Les lettres de Vincent Van Gogh à Emile Bernard dans le Mercure de France.

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Lettres de Vincent Van Gogh Lettres de Van Gogh descriptions

Lettres publiées dans le "Mercure de France" 1893 - 1894 - 1895

Lettres de Vincent Van Gogh à Emile Bernard, celles-ci sont probablement la première publication de ces lettres au public, dans la célèbre revue "Mercure de France" de 1893-1894-1895.

 

EXTRAITS  DES  LETTRES
DE  VINCENT  VAN  GOGH  A  EMILE  BERNARD
(1887-1888-1889-1890)


1887

 

LETTRE V


Mon cher Bernard,

Je viens de recevoir ta dernière lettre. Tu as bien raison de voir que ces négresses étaient navrantes. Tu as bien raison de ne pas trouver cela innocent.
Je viens de lire un livre — pas beau et pas bien écrit d'ailleurs — sur les îles Marquises, mais bien navrant lorsqu'il raconte l'extermination de tout une tribu indigène — antropophage dans ce sens que, disons une fois par mois — qu'est-ce que ça fait I — on mangeait un individu.
Les blancs très chrétiens, etc... , pour mettre fin à cette barbarie (?) RÉELLEMENT PEU FÉROCE..., n'ont pas trouvé mieux que d'exterminer et la tribu des indigènes antropophages et la tribu avec laquelle la première guerroyait — pour se procurer ainsi, de part et d'autre, les personnes de guerre mangeables nécessaires.
Ensuite on a annexé les deux îles, qui sont devenues d'un lugubre !!
Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie. Et l'affreux blanc avec sa bouteille d'alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l'aura-t-on assez-vu. L'affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité.
Et ces sauvages étaient si doux et si amoureux !
Ah ! tu fais rudement bien de penser à Gauguin. C'est de la haute poésie ses négresses, et tout ce que fait sa main a un caractère doux, navré, étonnant. On ne le comprend pas encore, et lui souffre beaucoup de ne pas vendre, comme d'autres vrais poètes.
Mon cher copain, je t'aurai déjà écrit plus tôt, seulement j'ai eu pas mal de choses sur les bras : J'ai expédié un premier envoi d'études à mon frère, et d'un.
J'ai eu du mal avec ma santé, et de deux.
Et de trois, j'ai loué une maison peinte en jaune en dehors, blanchie à la chaux en dedans, en plein soleil (4 pièces).
Avec tout cela, de nouvelles études en train. Et le soir, j'étais souvent trop abruti pour écrire. Voilà pourquoi ma réponse a tardé.
Écoute, le sonnet des femmes du Boulevard a du bon, mais n'y est pas, la fin est banale. Une femme sublime..., je ne sais pas ce que tu entends par là, ni toi non plus, dans ce cas.
Ensuite, et

Dans le clan des vieux et des jeunes maraude
Ceux qu'elle emmènera coucher le soir, très tard.

Quelque chose comme ça, ce n'est pas caractéristique, car les femmes de notre boulevard — du petit — d'habitude couchent seules la nuit, car elles t... cinq ou six c... dans la journée ou le soir et très tard, c'est cet honorable carnivore, leur m..., qui vient les chercher et les reconduire, mais il ne couche pas avec (que rarement). La femme éreintée et défaite se couche seule d'habitude, et dort d'un sommeil de plomb (*).
(*) Il ne sera pas sans intérêt, peut-être, que je publie ici le sonnet critiqué par Vincent, non à cause de mes vers, qui sont mauvais, mais à cause de son opinion même :

LA PROSTITUTION


A Vincent.

La Prostitution sort couverte de fard,
Le long du boulevard lumineux elle rôde
Et dans le clan des vieux et des jeunes maraude
Ceux qu'elle emmènera coucher ce soir, très tard.

Mais avec deux ou trois lignes refaites, cela y sera.
Qu'est-ce que tu as peint maintenant ? J'ai fait, moi, une nature morte, avec : une cafetière en fer émaillé bleu, une tasse et soucoupe bleu de roi, un pot au lait carrelé, cobalt pâle et blanc, une tasse avec dessins orangés et bleus sur fond blanc, un pot en majolique bleue avec fleurs et feuillages verts, bruns, roses. Tout cela sur une nappe bleue, sur un fond jaune, avec ces poteries deux oranges et trois citrons (*).
C'est donc une variation de bleus, égayée par une série de jaunes qui vont jusqu'à l'orangé.
Puis, j'ai une autre nature morte, des citrons dans un panier sur fond jaune.
Puis, une vue d'Arles. De la ville on n'aperçoit que quelques toits rouges et une tour, le reste est caché par de la verdure de figuiers, cela tout au fond, et une bande étroite de ciel bleu dessus. La ville est entourée d'immenses prairies toutes fleuries d'innombrables boutons d'or — une mer jaune — ces prairies sont coupées sur le premier plan par un fossé rempli de fleurs d'iris violets. On a coupé l'herbe pendant que j'étais en train de peindre, ce n'est donc qu'une étude et non un tableau fait, que j'avais l'intention d'en faire. Mais quel motif,


Certes, si sa beauté n'est exquise, comme Aude,
Elle n'en est pas moins très séduisante, car
Qu'importe la beauté si son ivresse est chaude
Et connaît cet amour dont elle-même est l'art !
Allons tous deux, ami, vers sa funèbre orgie;
J'aime sa nudité flambant sous la bougie;
Allons pour lui ravir ses bas et son corset.
Et quand sur nos genoux nous l'aurons mise nue,
Que le fard tombera, quelque femme inconnue
Surgira, qui sera plus sublime... qui sait ?


Octobre 1887.

Je mets la date pour excuser ces folies.


(Note d'EMILE BERNARD).
hein ! Cette mer jaune avec une barre d'iris violets, et au fond, la coquette petite ville aux jolies femmes !
Si tu n'attendais pas ma réponse de suite je ferais un croquis. Bon courage, bonne chance. Poignée de main. Je suis éreinté, ce soir. Je t'écrirai de nouveau de ces jours-ci, plus à mon aise.

P.-S. — Le portrait de femme, dans l'avant-dernière lettre, est bien joli.

Mon adresse : 2, Place Lamartine, Arles.

Vincent Van Gogh

 

Extrait de la revue "Mercure de France" 1893

 

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