La maladie mentale de Vincent Van Gogh, savoir de quoi souffait Vincent Van Gogh.

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Maladie de Vincent VAN GOGH.

La maladie de Vincent Van Gogh, son séjour à Saint-Paul. Le retour de Vincent auprès de son frère "Théo". Départ de Vincent Van Gogh pour Auvers auprès du Docteur Gachet.

La maladie mentale de Vincent Van Gogh:

La maladie mentale de Vincent Van Gogh - page 2-3-4

Le séjour de Vincent Van Gogh à Saint-Rémy pendant sa maladie, les lettres qu'il à envoyées à la famille Ginoux pendant ce séjour.

 

Cette lettre est une des lettres inédites que j’ai eu la joie de retrouver dans un mas de la Crau.

Je me souviens de cette matinée de bonheur ; je me souviendrai toujours de ce mas tout blanc, tout plein de tilleuls, de rosiers et de vignes. Avec ma femme qui a écrit tout ce livre avec moi, à mes côtés, tout près de moi, nous touchions, tous deux, avec un respect infini, ces lettres jaunies, décolorées, tachées, quelquefois même déchirées. Depuis trente-deux-ans, elles dormaient là dans leurs pauvres enveloppes. Nous les ouvrîmes ; et voici ce qu’elles sont : l’écriture en est régulière, presque sans ponctuation, très lisible, sur du papier écolier. Instinctivement, sur les murs blanchis à la chaux et si propres, nous cherchions des tableaux de Vincent… Le portrait de l’Arlésienne à l’ombrelle, là, tout seul, sur le plâtre si blanc, quel émoi cela nous eût causé ! Mais il n’y a plus de tableaux de Vincent en Arles et même dans les mas de la Crau !... Puis, on nous montra le fauteuil de rotin sur lequel Vincent Van Gogh s’asseyait dans son atelier ; et ces gens nous parlèrent longuement de « Monsieur Vincent ». C’était leur tante, Mme Ginoux, qui leur avait dit tout ce qu’ils nous racontaient. Et nous écoutions ; et, pourquoi, à ce moment-là, précisément, cette phrase écrite par Vincent à Théo chanta-t-elle à nos oreilles : « Sous peu tu vas faire connaissance avec le sieur Patience Escalier, espèce d’homme à la houe, vieux bouvier camarguais, actuellement jardinier dans un mas de la Crau » ?... Et l’on nous versa dans de grands verres le carthagène, le vin d’or qui raccroche le cœur à sa bonne place.

Et voici la seconde lettre que nous avons recopiée ; seconde lettre inédite adressé encore de Saint-Rémy aux Ginoux :

« Mes chers amis Monsieur et Madame Ginoux, je ne sais si vous vous en rappelez, je le trouve assez étrange, qu’il y a un an à peu près Mme Ginoux a été malade en même temps que moi ; et à présent cela a encore été comme cela puisque juste vers Noël --- pendant quelques jours j’ai été cette année encore assez mal pris, cependant cela a été très vite fini ; je n’en ai pas eu pour une semaine. Puisque donc, mes chers amis, nous souffrons quelquefois ensemble, cela me fait penser à ce que dit Madame Ginoux, --- « quand on est amis on l’est pour longtemps… » Je crois moi que les contrariétés qu’on éprouve dans le train-train ordinaire de la vie nous font au moins autant de bien que de mal. Ce dont on tombe malade accablé de découragement aujourd’hui, cela même nous rend l’énergie, la maladie accomplie, de nous lever et de vouloir guérir le lendemain.

« Je vous l’assure que l’autre année cela m’a presque contrarié de guérir --- d’aller mieux pour un temps plus ou moins long --- continuant à redouter toujours les rechutes – presque contrarié --- vous dis-je --- tellement j’avais peu envie de recommencer. Je me suis bien souvent dit que je préférais qu’il n’y eût plus rien et que cela fût fini. Mais oui --- nous n’en sommes pas le maître --- de notre existence et il s’agit paraît-il d’apprendre à vouloir vivre encore, même en souffrant. Et, je me sens si lâche là-dedans, la santé revenant même, je redoute encore. Alors qui suis-je pour encourager les autres, me direz-vous, comme de juste cela ne me sied guère. --- Enfin c’est seulement pour vous dire, mes chers amis, que j’espère si ardemment et d’ailleurs que j’ose croire que la maladie de Mme Ginoux soit très passagère et qu’elle en remontera tout à fait regaillardie mais elle n’ignore pas combien nous tenons tous à elle et désirons la voir bien portante. Pour moi la maladie m’a fait du bien --- ce serait ingrat de ne pas en convenir. Cela m’a calmé et très différent de ce que je m’étais figuré cette année j’ai eu plus de chance que je n’avais osé l’espérer.

« Mais si je n’avais pas été si bien soigné, si les gens n’avaient pas été pour moi aussi bons qu’ils l’ont été, je crois que j’aurais claqué ou que j’aurais perdu complètement la raison. Les affaires sont les affaires puis aussi le devoir est le devoir ce n’est donc que comme de juste que je retourne bientôt pour voir mon frère, mais il me sera pénible de quitter le Midi je vous l’assure à vous tous qui êtes devenus des amis pour moi --- des amis pour longtemps.

« J’ai encore oublié de vous remercier des olives que m’avez envoyées l’autre fois et qui étaient excellentes, prochainement je vous rapporte les boites…

« Je vous écris donc, chers amis, pour essayer de distraire pour un moment notre chère malade, pour qu’elle reprenne son sourire habituel pour nous faire plaisir à tous qui la connaissons. Ainsi que je vous l’ai dit, dans une quinzaine j’espère venir vous revoir bien guéri.

« Les maladies sont là pour nous en faire ressouvenir que nous ne sommes pas en bois, voilà ce qui me paraît le bien côté de tout cela. --- Puis après on s’en reva à son travail de tous les jours redoutant moins les contrariétés avec une nouvelle provision de sérénité et même en se séparant ce sera en se disant pourtant encore : « et lorsqu’on est amis on l’est pour longtemps » --- car voilà le moyen pour pouvoir se quitter.

« Allons, à bientôt et mes meilleurs souhaits pour la prompte guérison de Mme Ginoux.

Croyez moi                                                   bien à vous,
Vincent.

 

Il vint un nouveau où Vincent ne put supporter les pensionnaires de l’asile. Cette promiscuité qu’on imposait à tous, sans distinction, comme à des soldats de tous pays et de toutes classes parqués dans une même sale, lui devint tout à coup odieuse. Et puis il se rendait compte que le docteur Peyron ne déterminait aucune guérison valable ; c’était le train-train d’une foule de gens abandonnés à leur manie, qu’on douchait tous ensemble, au commandement. Alors, ne croyant plus à la possibilité d’une guérison à Saint-Paul, Vincent Van Gogh vit, nettement, tout le comique insupportable et tout le tragique énervant de l’asile.

Ici, un aliéné, ancien comptable sans doute, passait toute sa journée à compter sur ses doigts ; un autre, coiffé d’une casserole et une lèche-frite retenue par sa ceinture, marchait continuellement, et criait des ordres de caserne, un troisième aliéné vous regardait les yeux fixes, puis il se mettait à rire, à rire interminablement. Un quatrième se figurait être une soupière et, aux repas, on ne pouvait pas l’empêcher de répandre la soupe sur son corps ; un cinquième, gravement assis sur la plus haute chaise du réfectoire, restait là comme sur un trône ; et il tenait, en forme de sceptre, sur ses genoux, un chapeau gibus. Il y avait aussi des mélancoliques qui demeurait prostrés, accablés, la figure dans les poings ; des excités, qui hurlaient des mots incohérents ; un autre courait à quatre pattes comme un jeune chien, dont il imitait les glapissements. Mais les hallucinés se montraient les plus irritants ; car ceux-là, brusquement, ils partaient à crier, à sauter sur les tables, à s’élancer vers les fenêtres pour échapper à leurs ennemis. Un dément, dans un coin, coiffé d’un chapeau haut de forme gondolé, vêtu d’un veston de velours et drapé dans un plaid écossais, chantait une douce complainte.

Et les nuits approchaient souvent terribles. Quand un dément vociférait, toute la ménagerie, debout soudainement, aboyait à la peur. On entendait la galopade des gardiens, des cris, des sanglots, des supplications, puis tout, comme sous la chute d’une trombe d’eau, retombait aussi vite, au calme ; et, seuls, des gémissements râlaient longtemps.

Vincent Van Gogh se trouvait de nouveau étranglé par ses crises. Il écrivait pour conserver son courage : « Cela, mon cher frère, me pousse au travail et au sérieux comme un charbonnier toujours en danger se dépêche dans ce qu’il fait. » Mais, ses peurs apaisées, il revenait immanquablement sur ceci, qu’il croyait de moins en moins qu’on pût le guérir à Saint-Paul. Est-ce que le docteur Peyron ne passait pas quelquefois toute une semaine sans le voir ; et, d’ailleurs, qu’aurait-il pu faire ?

« Car, écrivait Vincent, je dois aussi dire que M ? Peyron ne me donne pas beaucoup d’espoir pour l’avenir, ce que je trouve juste, il me fait sentir que tout est douteux, que rien ne peut être assuré d’avance. »

 

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Vincent VAN GOGH par Gustave COQUIOT (Librairie OLLENDORFF - 1923)

 

La maladie de Vincent Van Gogh - Maladie de Van Gogh

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