La maladie mentale de Vincent Van Gogh, savoir de quoi souffait Vincent Van Gogh.

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Maladie de Vincent VAN GOGH.

La maladie de Vincent Van Gogh, son séjour à Saint-Paul. Le retour de Vincent auprès de son frère "Théo". Départ de Vincent Van Gogh pour Auvers auprès du Docteur Gachet.

La maladie mentale de Vincent Van Gogh:

La maladie mentale de Vincent Van Gogh - page 2-3-4

L’asile, c’était simplement ce qu’il avait dit déjà, une sorte d’hôtel détestable, Vincent Van Gogh écrit à son frère qu’il veut quitter cette maison de santé, où il deviendra tout à fait fou si on l’y abandonne.

 

L’asile, c’était simplement ce qu’il avait dit déjà, une sorte d’hôtel détestable où l’on paye une chambre et une pension ; --- et, fort de cela, nettement, Vincent écrit à son frère qu’il veut quitter cette maison de santé, où il deviendra tout à fait fou si on l’y abandonne. Il est certain, du reste, que le changement comme toujours lui fera du bien ! … et, puisque Théo lui a parlé longuement des peintres installées à Pontoise et à Auvers, entre autres de Pissarro et de Vignon, pourquoi n’irait-il pas en pension chez l’un d’eux ? « Mieux vaut, dit-il, que l’argent aille pour nourrir des peintres qu’à les excellentes sœurs. » Enfin, lui-même a eu souvent cette idée-là. A présent, « il a horreur de toutes les exagérations religieuses » ; et, alors, il ne pense qu’à la tournure que prend sa maladie mentale :

« J’ai des crises, dit-il, comme en aurait un superstitieux et qu’il me vient des idées religieuses embrouillées et atroces telles que jamais je n’en ai eu dans ma tête dans le Nord. »

Théo est prêt à vouloir ce que veut son frère. Aussi bien, toujours alarmé, il s’attendait depuis longtemps à un changement de pays qu’exigerait Vincent. Et au bon Pissarro il a déjà demandé un conseil ; et, Pissarro, tout de suite, lui a parlé du docteur Gachet, son ami, qui habite à Auvers, près de Pontoise. Si Vincent veut revenir autour de Paris, nulle chose n’est préférable. Le docteur Gachet ne prendra certainement point Vincent en pension ; mais il le surveillera, il vivra tout de même en quelque sorte avec lui.

Mais rien ne se précipite. Vincent tient à sa « chère Provence », aux amis qu’il y a connus ; il ne pourrait partir ainsi, brusquement, en s’arrachant à tous ses souvenirs.

En attendant, tenant à lui montrer que tout le monde ne méprise pas sa peinture, comme il le croit, Théo lui envoie un article qui vient de paraître, sous la signature d’Albert Aurier, dans le Mercure de France du mois de janvier 1890. L’article est emphatique, redondant, il se gonfle de cette outrance appelée justement par Emile Bernard « tout le tape-à-l’œil du romantisme » ; mais Vincent ne s’en grise pas et il répond à Albert Aurier par cette lettre modeste :

Cher Monsieur Aurier,

« Merci beaucoup de votre article dans le Mercure de France, lequel m’a beaucoup surpris. Je l’aime beaucoup comme œuvre d’art en soi, je trouve que vous faites de la couleur avec vos paroles ; enfin, dans votre article, je retrouve mes toiles, mais meilleures qu’elles ne le sont en réalité, plus riches, plus significatives. --- Pourtant, je me sens mal à l’aise lorsque je songe que plutôt qu’à moi ce que vous dites reviendrait à d’autres. --- Par exemple, à Monticelli surtout. Parlant de « il est --- que je sache --- le seul peintre qui perçoive le chromatisme des choses avec cette intensité, avec cette qualité métallique, gemmique », --- s’il vous plaît d’aller voir, chez mon frère, certain bouquet de Monticelli --- bouquet en blanc-bleu myosotis et orangé ; alors vous sentirez ce que je veux dire. Mais depuis longtemps les meilleurs, les plus étonnants Monticelli sont en Ecosse, en Angleterre. Dans un musée du Nord, celui de Lille, je crois, il doit cependant encore y avoir une merveille de lui, autrement riche et certes non moins français que le départ pour Cythère, de Watteau. Actuellement, M. Lauzet est en train de reproduire une trentaine de Monticelli. Voici, à ce que je sache, il n’y a pas de coloriste venant aussi droit et directement de Delacroix ; et pourtant est-il probable, à mon avis, que Monticelli ne tenait que de seconde main les théories de la couleur de Delacroix ; notamment il les tenait de Diaz et de Ziem. Son tempérament d’artiste, à lui, Monticelli, cela me semble être juste celui de l’auteur du Decamerone --- Boccace --- un mélancolique, un malheureux assez résigné, voyant passer la noce du beau monde, les amoureux de son temps, les peignant, les analysant, lui le mis de côté. Oh ! il n’imite pas Boccace, pas davantage que Henri Leys n’imita les Primitifs. --- Eh bien, c’était donc pour dire que sur mon nom paraissent s’égarer des choses que vous feriez mieux de dire de Monticelli, auquel je dois beaucoup. Ensuite, je dois beaucoup à Paul Gauguin, avec lequel j’ai travaillé durant quelques mois à Arles, et que, d’ailleurs, je connaissais déjà à Paris.

« Gauguin, cet artiste curieux, cet étranger duquel l’allure et le regard rappellent vaguement le portrait d’homme de Rambrandt à la galerie Lacaze, cet ami qui aime à faire sentir qu’un bon tableau doit être l’équivalent d’une bonne action, non pas qu’il le dise, mais enfin il est difficile de le fréquenter sans songer à une certaine responsabilité morale. --- Quelques jours avant de nous séparer, alors que la maladie m’a forcé d’enter dans une maison de santé, j’ai essayé de peindre « sa place vide. »

« C’est une étude de son fauteuil en bois brun rouge sombre, le siège en paille verdâtre, et, à la place de l’absent, un flambeau allumé et des romans modernes. Veuillez, à l’occasion, en souvenir de lui, un peu revoir cette étude, laquelle est toute entière dans les tons rompus verts et rouges. Vous vous apercevrez donc peut-être que votre article eût été plus juste et --- il me semblerait --- en conséquence plus puissant --- si, traitant la question d’avenir « peinture des tropiques » et la question de couleur, vous y eussiez --- avant de parler de moi --- fait justice pour Gauguin et pour Monticelli. Car la part qui m’en revient, ou reviendra, demeura, je vous l’assure --- fort secondaire. --- Et puis, j’aurais encore autre chose à vous demander. Mettons que les deux toiles de tournesols qui, actuellement, sont aux Vingtistes aient certaines qualités de couleur, et puis aussi que ça exprime une idée symbolisant « la gratitude ». Est-ce autre chose que tant de tableaux de fleurs plus habilement peints et qu’on n’apprécie pas encore assez, les Roses trémières, les Iris jaunes du père Quost ? Les magnifiques bouquets de pivoines dont est prodigue Jeannin ? --- Voyez-vous, il me semble si difficile de faire la séparation entre l’impressionnisme et autre chose ; je ne vois pas l’utilité d’autant d’esprit sectaire que nous en avons vu ces dernières années, mais j’en redoute le ridicule.

« Et, en terminant, je déclare ne pas comprendre que vous parliez d’infamies de Meissonier. C’est peut-être de cet excellent Mauve que j’ai hérité pour Meissonier une admiration sans bornes aucunes ; Mauve était intarissable sur l’éloge de Troyon et de Meissonier --- combinaison étrange. --- Ceci pour attirer votre attention jusqu’à quel point à l’étranger on admire sans faire le moindre cas de ce qui divise si souvent malencontreusement les artistes en France. Ce que Mauve répétait souvent était à peu près ceci : « Si l’on veut faire de la couleur, il faut aussi savoir dessiner un coin de cheminée ou d’intérieur comme Meissonier.

« Au prochain envoi que je ferai à mon frère, j’ajouterai une étude de cyprès pour vous, si vous voulez bien me faire le plaisir de l’accepter en souvenir de votre article. J’y travaille encore dans ce moment, désirant y mettre une figurine. --- Le cyprès est caractéristique au paysage de Provence, et vous le sentiez en disant : « même la couleur noire ». Jusqu’à présent, je n’ai pu le faire comme je le sens ; les émotions qui me prennent devant la nature vont chez moi jusqu’à l’évanouissement, et alors il en résulte une quinzaine de jours pendant lesquels je suis incapable de travailler. Pourtant, avant de partir d’ici, je compte encore une fois revenir à la charge, pour attaquer les cyprès. L’étude que je vous ai destinée en représente un groupe au coin d’un champ de blé par une journée de mistral d’été. C’est donc la note d’un certain noir enveloppé dans du bleu mouvant par le grand air qui circule, et opposition fait à la note noir le vermillon des coquelicots. Vous verrez que cela constitue à peu près l’assemblage de tons de ces jolis tissus écossais carrelés vert, bleu, rouge, jaune, noir, qui, à vous comme à moi, dans le temps, ont paru si charmants et qu’hélas, aujourd’hui on ne voit plus guère.

« Recevez, en attendant, cher Monsieur, l’expression de ma gratitude pour votre article. Si je venais à Paris, au printemps, je ne manquerais certes pas de venir vous remercier en personne.»


Vincent Van Gogh.

 

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Vincent VAN GOGH par Gustave COQUIOT (Librairie OLLENDORFF - 1923)

 

La maladie de Vincent Van Gogh - Maladie de Van Gogh - Saint-Paul de Mossole

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