Correspondance, les lettres de Ludovic PIETTE à son ami Camille PISSARRO, 1863-1877 : quatorze ans pour une correspondance familière entre deux amis,

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Ludovic PIETTE lettre à PISSARRO.

Tableaux de Ludovic PIETTE exposés au musée Pissarro de Pontoise, Le marché à la vollaile, place de l'Hôtel de Ville Pontoise - 1876, Fête, boulevard des Fossés, Pontoise, 1877, Le marché place du Grand Martroy, 1876, ect.,

Mai 1863, lettres de Ludovic Piette adressées à Camille Pissarro,

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Lettres de Ludovic PIETTE à PISSARRO - page 2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-13-ect...

Musée Pissarro de Pontoise Musée TAVET-DELACOUR

Lettres de Ludovic PIETTE à son ami Camille PISSARRO "deuxième quinzaine de mai 1863".

 

[deuxième quinzaine de mai 1863]

 

Mon cher Pissarro,


Vous avez dû voir avec surprise que je me trouvais exposé, car je vous avais annoncé le contraire. C'est cette canaille de Deforges qui en est cause. Il m'a écrit que l'on faisait cette exposition des Refusés et me demandait s'il devait ou non me retirer. Lui ayant écrit l'affirmative, je suis très surpris qu'il ne l'ait pas fait [En 1863, le jury du Salon se montre si sévère que, sans tarder, les artistes exclus lancent une pétition. Adressée au ministre d'État, le comte Walewski, elle aura comme conséquence l'ouverture le 15 mai, au Palais des Champs-Elysées, d'un Salon parallèle, dit des Refusés, autorisé par Napoléon III.],
Je dois vous remercier de la cordialité avec laquelle vous vous êtes empressé de m'annoncer la bonne opinion de Courbet sur mon tableau. En faisant la part de l'occasion saisie par Courbet de pester contre l'Institut et la hausse qui s'en est suivie dans son estime, je ne reçois pourtant pas sans une légère résurrection de mes espérances anciennes cette opinion d'un homme compétent [Courbet s'était vu interdire Le retour de la conférence « pour cause d'outrage à la morale religieuse », ce veto s'appliquant aussi au Salon des Refusés, mais en tant qu'exempt, c'est-à-dire hors concours grâce à une médaille déjà acquise, il exposait deux œuvres au Salon officiel.],
Je vous ferai reproche cependant de n'avoir point rempli entièrement le programme de votre lettre ; vous débutez par annoncer vos observations sur vous et vos amis et vous ne parlez que de moi ! Si vous pouvez dans un jour de pluie me réserver un moment pour m'écrire, n'oubliez pas de remplir cette promesse.
Vous avez lu, sans doute, l'amusant article du journal Martinet sur les Refusés.
Il faut bien rire parce que c'est drôle, mais c'est malheureux d'être exposé aux coups de pieds de l'âne. Dire que, par ma paresse d'interdire à Martinet de m'envoyer dorénavant son estimable journal, je me vois forcé d'être encore un an son abonné. Avez-vous vu cet idiot qui ne songe qu'à flatter Ingres, l'Institut et à gagner de l'argent, exposer les tableaux des gens célèbres au lieu de cette hospitalité offerte, disait-on, aux illustres inconnus. Quel Tartuffe que ce Martinet ! [Louis Martinet était le directeur-gérant du Courrier artistique et Édouard Lockroy l'auteur du court article sur les Refusés. Martinet était également le fondateur du Cercle de la Société nationale des Beaux-Arts, 26, boulevard des Italiens (président honoraire : le comte Walewski) où Ingres, artiste sociétaire, était fréquemment exposé. Identité de vue entre les deux amis puisque l'on trouvera, dans une lettre de Pissarro de janvier 1887, les mêmes arguments mais cette fois en faveur d'une peinture de Seurat que Martinet, malgré ses promesses, n'a pas voulu exposer boulevard des Italiens.]
Ah cher Pissarro, irai-je vous serrer la main  ? D'ici une quinzaine je me déciderai à secouer ma torpeur, et si je vais, comme je vais vous prendre au collet et vous emballer si je suis le plus fort et si mon bras déjà affaibli par l'âge retrouve un peu de sa vigueur d'autrefois.
Qu'il fait bon ici. Depuis un an, l'état où une douzaine d'années passées sans absences à Paris m'avaient mis, c'est-à-dire près de faire une maladie dangereuse, s'est amélioré complètement. Mon sang est renouvelé : il ne m'en faut pas plus qu'autant. Effet du laitage et de la vertu [Cette phrase nous apprend que Piette réside à Montfoucault depuis environ un an, sans doute après son mariage qui eut lieu à Paris en 1862 et que pendant douze ans, à partir de 1850 environ, Piette habitait Paris, 96, rue Blanche, puis 31, rue Véron (pourtant, en 1851, il figure encore dans une liste nominative de la commune de Melleray, mais peut-être n'y faisait-il plus que des séjours).], Piochez-vous ?
Oui sans doute, et moi donc. Que d’emb[illisible] je fais ; et dire que malgré tout ce courage on m'écrivait il y a quelques jours : « J'ai montré vos fleurs (douze tableaux) à des personnes sérieuses et à des marchands (généralement). On les a trouvées bien ainsi que moi-même je les trouve [illisible]. Malheureusement, il n'y a probabilité de les vendre à aucun prix. Si vous faisiez du paysage  !... ». On ajoutait que je me servais trop de blanc, que je faisais trop pâteux, que je composais mal, que mes tableaux - bons par le détail- étaient désagréables ... On m'avait déjà dit : « Si vous faisiez des marines !... » Je vous demande un peu comme les amateurs se disputeraient mes marines et mes paysages ! Ce serait comme aux ventes de Martin : « il n'y a pas marchand ».
Puissiez-vous, cher Pissarro, avoir plus de chance. Les bourgeois de Paris achètent encore. Ils ne ressemblent pas à ces idiots de gens riches qui habitent ce pays. Pas un tableau, pas une statue ou un buste à la ronde. Aussi béotiens que le paysan, aussi ignares. Chevaux, voitures, chiffons pour les dames quand vient la saison, voilà les graves occupations de cette classe éclairée de la population française.
Quand reviendra donc une bonne révolution ? Chaque bourgeois devrait être forcé à perpétuité d'acheter au moins deux tableaux par an aux artistes, et comme j'en brosserais.
Mettez-moi vite dans votre poche. Je bavarde. Je vais devenir pour quelque temps comme un homard silencieux. Pardonnez-moi, donc mon verbiage.
Adieu, cher, je vous serre la main.


Piette

Ma femme vous remercie de votre bon souvenir.
Êtes-vous bien placé au Salons" [Au contraire de Piette, Pissarro était l'un des signataires de la pétition pour un Salon des Refusés. Il y avait trois huiles exposées.] ?

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Extrait du Livre " Mon cher Pissarro - Lettres de Ludovic Piette à Camille Pissarro"

" Editions du Valhermeil "

 

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source de cette lettre: inlibroveritas.net pages 13 - 14 - 15

 

Lettre de Ludovic Piette à Pissarro ---> [deuxième quinzaine de mai 1863]

Les lettres de Ludovic PIETTE à son grand ami Camille PISSARRO.

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