Berthe MORISOT, Berthe-Marie Pauline MORISOT, femme artiste peintre composant le grand mouvement impressionniste.

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Mariage d'Edma et correspondance avec sa soeur Berthe MORISOT.

Berthe MORISOT, Avec Camille Pissarro elle est la seule artiste dont les peintures ont été présentées à toutes les premières expositions impressionnistes.

Mariage d'Edma et correspondance avec sa soeur Berthe MORISOT.

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Mariage d'Edma MORISOT et correspondance avec Berthe, Edma douée d'une personnalité moins marquée, abandonna presque complètement son chevalet, faisant toutefois quelques copies au pastel d'œuvres de sa sœur...

LE MARIAGE D'EDAMA - SA CORRESPONDANCE AVEC SA SOEUR BERTHE MORISOT:


LE MARIAGE D'EDMA - SA CORRESPONDANCE AVEC SA SOEUR BERTHE MORISOT


En 1868 Edma Morisot épousa M. Pontillon, officier de marine résidant à Cherbourg.
Son départ laissa un grand vide dans l'existence de Berthe qui perdait avec elle un appui de chaque jour et en ressentit un profond découragement.
Après son mariage, Edma, douée d'une personnalité moins marquée, abandonna presque complètement son chevalet, faisant toutefois quelques copies au pastel d'œuvres de sa sœur (1).
Néanmoins elle s'intéressa toujours très vivement à l'évolution du talent de sa cadette dont elle resta la confidente.
La correspondance que Berthe entretint avec Edma, est une documentation intéressante. Par elle nous comprenons mieux la grande finesse de

(1) Parmi les copies au pastel d'Edma notons : le fragment de Vénus allant demander les armes à Vulcain, le fragment d'Apollon visitant Latone, la Natte, Jeunes femmes à leur toilette, Devant la psyché.

cette nature extrêmement sensible et la fréquence de ses alternatives de joie et de tristesse : « Je voulais t'écrire hier, avant hier, enfin tous ces jours passés, disait Berthe dans une de ses lettres, la peinture est la seule cause de mon silence ; j'ai voulu, moi aussi, faire mes prunes et mes fleurs, le tout sur une serviette blanche, ce qui m'a donné un mal atroce pour un bien minime résultat, ce genre d'exercice m'ennuie profondément ».
Elle ajoutait : « J'ai vu ton ami Fantin qui s'est informé de tes nouvelles ; il est devenu plus méchant et plus laid que jamais. En l'écoutant dénigrer chacun je pensais à ce que M. Degas dit, et je trouvais qu'il n'a pas tort de prétendre qu'il devient aussi aigre qu'une vieille fille. M. Degas paraît très content de son portrait, c'est tout ce qu'il a fait pour l'Exposition (1) ; il m'a parlé de toi, l'autre soir, et d'après plusieurs choses qu'il m'a dites sur ton compte, je le juge assez observateur. Il est venu s'asseoir près de moi, prétendant qu'il allait me faire la cour, mais cette cour s'est bornée à un long commentaire du proverbe de Salomon : « La femme est la désolation du juste. » (2)
Berthe, dans le cours de l'année 1869, alla

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(1) Il s'agit du Salon de 1869.
(2) Extraits de lettres de Berthe Morisot adressées à Mme Pontillon, en 1869.

travailler à Lorient chez sa sœur Edma. C'est là qu'elle exécuta la Vue du petit port de Lorient (1), toile dont Puvis de Chavannes devait louer la parfaite perspective : assise au premier plan, sur le rebord d'un mur de pierre, Mme Pontillon, en robe blanche, tient une ombrelle qui la protège des rayons du soleil ; sur la mer très calme se balancent quelques bateaux à coques noires et à longs mâts dénudés. Ainsi, Berthe allie aux réminiscences de Corot une nouvelle technique : elle peint en clair dans la lumière.
« Depuis qu'on m'a annoncé que, sans m'en douter, j'avais fait des chefs-d'œuvre à Lorient, disait Berthe au sujet de ce tableau, je reste ébahie devant et ne me sens plus capable de rien », et faisant allusion à un portrait qu'elle venait d'entreprendre, elle ajoutait : « Décidément, je suis trop nerveuse pour faire poser n'importe qui, puis les conseils des uns et des autres m'obsèdent et me dégoûtent des choses avant qu'elles ne soient en place. »
La vue du petit port de Lorient ayant plu à Manet, Berthe fut heureuse de le lui offrir. Ce don provoqua quelques regrets chez sa mère, Mme Morisot, qui, à ce sujet, écrivit â sa fille Edma : « Elle a offert sa peinture à Manet, il n'en restera donc rien à la maison. Le souvenir de Lorient n'aurait point été désagréable. » Constatant la préoccupation

(1) Catalogue n° 19.

artistique de sa fille, elle poursuivait : « Berthe n'est pas contente de ce qu'elle fait et moi je ne la pousse que juste ce qu'il faut pour la voir occupée, car remplacer l'oisiveté par la fièvre ne me paraît pas meilleur pour la santé. Toutefois, ajoute-t-elle, tu sais que peu de chose  suffit à l'amuser et à la distraire, elle rapporte toujours quelque chose de drôle de tout ce qu'elle voit. » (1)
Le Salon de 1869 allait ouvrir ses portes, mais Berthe n'y envoya aucune toile. Edma attendait une lettre de sa sœur lui donnant des détails sur les œuvres exposées par leurs amis et tout spécialement par Manet. Au début de mai, les nouvelles tant désirées arrivaient : longues, explicites, et donnant satisfaction à tous ses désirs.
« Tu comprends, racontait Berthe, qu'un de mes premiers soins a été de me diriger vers la salle M. J'y ai trouvé Manet le chapeau en soleil, l'air ahuri, il m'a priée d'aller voir sa peinture parce qu'il n'osait s'avancer ; jamais je n'ai vu une physionomie si expressive, il riait avec un air inquiet, assurant tout à la fois que son tableau était très mauvais et qu'il avait beaucoup de succès.
« Je lui trouve décidément une charmante nature qui me plaît infiniment. Ses peintures produisent comme toujours l'impression d'un fruit

(1) Lettre de Mme Morisot à sa fille Mme Pontillon, datée Dimanche 18 mars 1869 ».

sauvage ou même un peu vert, elles sont loin de me déplaire. Je suis plus étrange que laide, il paraît que l'épithète de femme fatale a circulé parmi les curieux. » (1)
Sur ce même ton vif et spirituel, elle poursuivait sa critique :
« L'ami Fantin (2) fait une assez triste figure avec une petite toile insignifiante, placée à des hauteurs incroyables. Je l'ai rencontré, il a disparu avant que je n'aie pu lui dire un mot de son exposition, je ne sais s'il me fuyait moi particulièrement, ou s'il avait conscience du peu de valeur de son œuvre. Je crois décidément que l'abus du Louvre et de la société de Mlle Dubourg (3) ne lui portent pas bonheur. Degas à un très joli petit portrait d'une femme fort laide, en noir, un chapeau sur la tête, et laissant tomber son cachemire, le tout sur un fond d'appartement très clair, avec un fond de cheminée dans la demi-teinte, c'est très fin et distingué (4). Paysage de Lépine que je trouve charmant. il représente, comme toujours, les bords de la Seine du côté de Bercy (5). Daubigny père et fils me fatiguent et me paraissent lourds et communs (6).


(1) Fragment de lettre, publié par M. Moreau-Nélaton.
(2) Fantin exposa : le Lever.
(3) Mlle Dubourg, future femme de Fantin-Latour.
(4) Portrait de Mlle G...; appartient à Mme Friedmann.
(5) La Seine devant Saint-Denis, le quai de la Rapée.
(6) Daubigny père : une mare dans le Morvan, un verger; Daubigny fils : les rochers de Penmarck, bateaux de pêcheurs au Tréport.


« Corot est poétique comme toujours, je crois qu'il a fatigué dans l'atelier, l'étude que nous avions tant admirée chez lui (1).
« Le grand Bazille a fait une chose que je trouve fort bien : c'est une petite fille en robe très claire, â l'ombre d'un arbre derrière lequel on aperçoit un village ; il y a beaucoup de lumière, de soleil, il cherche ce que nous avons si souvent cherché: mettre une figure en plein air ; cette fois il me paraît avoir réussi (2). Les Tissot menacent de devenir tout à fait chinois (3). Les Toulmouche (4) ne sont pas regardables. Je m'arrête et je ris de mes critiques, il me semble que mes amis riraient bien davantage encore s'ils me voyaient ainsi distribuer le blâme et l'éloge.
« J'ai rencontré Bracquemond qui a été très aimable, il m'a fait des compliments sur mon exposition de l'année dernière, m'a reproché de m'être abstenue cette année. Il paraît qu'il a une peinture, je la chercherai et t'en donnerai mon avis. » (5)
Quelques jours après une seconde lettre arrivait : « Ce pauvre Manet est triste, disait-elle, son


(1) Souvenir de Ville-d'Avray, une liseuse.
(2) Bazille : la vue du village.
(3) Une veuve, Jeunes femmes regardant des objets japonais.
(4) La lettre d'amour, la toilette du matin. Toulmouche, élève de Gleyre, peintre de genre de la bourgeoisie du Second Empire.
(5) Lettre adressée le 1er mai 1869 à M Pontillon.


exposition, comme toujours, est peu goûtée du public, mais c'est pour lui un sujet d'étonnement toujours nouveau ; cependant il m'a dit que je lui portais bonheur, et qu'il avait eu une demande d'achat pour le Balcon. Je le voudrais pour lui, mais j'ai grand'peur que ses espérances ne soient encore une fois déçues. » (1)
Mme Morisot avait la même impression et la communiquait à Edma. « Quant à Manet, écrivait-elle, il riait de bon cœur ; cela lui faisait du bien, le pauvre garçon, car son insuccès l'attriste ; il vous dit d'une façon très naturelle qu'il rencontre des gens qui l'évitent afin de ne pas lui parler de sa peinture et que voyant cela, il n'a plus le courage de demander à personne de poser pour lui. » (2)


(1) Fragment de lettre, publié par M. Moreau-Nélaton.
(2) Lettre de Mme Morisot à Mme Pontillon — datée du lundi 23 [mai 1869].

Monique ANGOULVENT

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Source: BERTHE MORISOT PAR MONIQUE ANGOULVENT

Editions Albert Morancé - année de publication 19?? vers 1933 ?

 

 

Berthe MORISOT - (1841-1895)

 

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(téléchargement d'une vidéo sur AUVERS SUR OISE)

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